Extrait de : DÉTRUIRE
LES MYTHES – MIEUX COMPRENDRE GUIDE D’ACTION DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE MONTRÉAL
En tant que consommateurs de nouvelles, en particulier de celles
qui ont trait à Israël, nous avons tous un rôle à jouer en vue d'obtenir la couverture médiatique la plus exacte
et la plus équitable possible. Bien entendu, il y aura toujours des articles, des images ou des éditoriaux qui ne
reflèteront pas nos propres points de vue; les nouvelles ne sont censées ni promouvoir ni défendre une opinion. Lorsqu'un
journal publie une photographie trompeuse, un titre qui comporte des erreurs factuelles ou un éditorial avec des
hypothèses erronées, ce sont des faits qui sont déformés et, c'est là manquer de respect envers le public.
...Lorsque les médias se trompent, FAITES-LE SAVOIR. Voici les questions
que vous devez vous poser sur la manière dont les journaux, la télévision et la radio couvrent la situation au Moyen-Orient
:
Quelles sont les sources?
Prêtez une attention particulière au point de vue politique
de la personne-ressource interrogée dans le reportage. Pour obtenir une vision plus juste et plus équitable de la
situation, les médias se doivent d'étendre leur éventail de sources d'informations, sinon ils risquent de n'être
que les porte-parole des autorités établies. Insistez pour que le journaliste fasse appel à une grande variété de
sources, et mieux encore, offrez-leur des listes de personnes-ressources de la communauté, expertes sur la
question. Sous quel angle les faits sont-ils rapportés? Une couverture politique mettra souvent l'accent sur les effets de la nouvelle sur
le monde politique et sur celui des affaires, et négligera de parler des personnes directement affectées. Exigez
que l'on donne la parole aux personnes directement touchées.
Applique-t-on deux échelles de valeurs ?
Les médias appliquent-ils deux mesures aux différentes parties
? Les Palestiniens de plus de 20 ans qui sont touchés après avoir lancé des cocktails molotovs sur des soldats israéliens,
sont régulièrement qualifiés d' « enfants tués ou visés par les soldats israéliens », alors que les soldats israéliens qui
n'ont pas encore 20 ans et qui sont blessés en se défendant, sont considérés comme des «adultes tués au combat ».
Les Palestiniens ayant commis des attentats-suicides sont vus comme des « militants », alors que les colons israéliens
sont des « terroristes israéliens ». Dénoncez ces deux échelles de valeurs différentes en donnant un exemple similaire
ou en citant une histoire qui a été rapportée de façon différente par les médias. Démontrez que les étiquettes donnent
au public des impressions inexactes sur la question, le conflit ou la communauté.
Y a-t-il une mise en contexte suffisante ?
La couverture des actes de violence dans les « territoires » traite
rarement des raisons qui ont conduit à la situation actuelle. Par exemple, dans l'histoire de l'enfant palestinien
tué, on ne fait pas mention du fait que l'enfant se trouvait parmi un groupe de Palestiniens qui tiraient sur des
soldats israéliens avec des Kalachnikovs, qui lançaient des cocktails molotovs et des pierres. Donnez-leur le contexte.
Communiquez avec le journaliste ou écrivez une lettre au rédacteur en chef avec l'information pertinente.
La manchette et l'article sont-ils concordants?
En général, les titres en manchette ne sont pas écrits par
le journaliste. Étant donné que de nombreuses personnes ne font qu'un survol des grands titres, les titres trompeurs
peuvent avoir une résonance significative. Appelez ou écrivez au journal et dénoncez les titres trompeurs ou inexacts.
Les articles sur des questions importantes occupent-ils la place
qu'ils méritent?
Prêtez attention à l'endroit où apparaissent les articles. Les articles
de journaux qui sont publiés sur les pages les plus lues (la une et les éditoriaux), ainsi que les émissions exclusives
à la télévision et à la radio, ont beaucoup d'effet sur l'opinion publique. Lorsque vous voyez un article à la page
D12 qui vous semble important, appelez et faites-le savoir au journal. Faites comprendre au journal l'importance
que ce sujet revêt pour vous et exigez que les sujets importants obtiennent une bonne couverture.
Comment communiquer avec les médias (voir la liste des médias plus bas)
Les journalistes et éditorialistes sont relativement sensibles aux
réactions de leur lectorat ou auditoire. Souvent, ils publient ou lisent en onde le courrier qu'ils reçoivent.
Il est certain qu'ils prendront en considèration la réaction de leur public lors de la préparation et de la sélection
de leurs prochaines nouvelles.
Par conséquent, vos lettres au rédacteur en chef pondérées et pertinentes,
ainsi que vos appels et courriels, sont absolument essentiels à la promotion d'une couverture médiatique exacte et
juste de la situation en Israël.
Vous n'êtes pas obligés d'écrire une lettre parfaite; toutes les
personnes qui écrivent aux journalistes ne désirent pas nécessairement que leurs lettres soient publiées. Même une
simple phrase écrite à la main peut s'avérer utile. Si vous prenez le temps d'écrire une lettre individuelle, pensez
à adresser une copie à deux ou trois personnes différentes, par exemple au journaliste, à son rédacteur en chef
ainsi qu'à la rédaction.
Lorsque vous écrivez aux journalistes, tenez-vous-en aux faits et
évitez les sarcasmes.
Ne proférez pas de menaces, cela risque plutôt de les conforter dans
leur position. Parlez-leur dans le langage qu'ils ont été formés à comprendre : incitezles à être responsables,
professionnels et à avoir un point de vue plus équilibré et plus ouvert aux différentes sources.
Défier les journaux
Si une seule lettre sur un sujet donné est envoyée, ses chances d'être
publiée sont très minces car elle ne sera pas considérée comme reflétant l'opinion générale. Si les salles de rédaction
se retrouvent inondées de lettres émanant de plusieurs personnes qui dénoncent la même situation, une ou deux d'entre
elles seront très probablement publiées. Ainsi, même si votre lettre ne se retrouve pas dans les journaux, soyez
assurés qu'elle aura permis la publication d'une lettre similaire. Les sondages auprès des lecteurs de journaux
ont révélé que la page du courrier des lecteurs était la plus lue du journal. C'est également la page qui sert à
nos dirigeants de baromètre de l'opinion publique. Voici quelques éléments à retenir :
• Insistez sur un seul aspect (ou deux) dans votre lettre ou
fax. Énoncez le fait clairement, de préférence dans la première phrase.
• Écrivez une lettre qui soit bien à propos. Si vous ne faites
pas référence à un article,à un éditorial ou à une lettre précise paru récemment dans le journal, faites un lien
entre le sujet de votre lettre et un événement récent.
• Évitez d 'attaquer les médias en général ou un journal en
particulier.
• Vérifiez les exigences du journal auquel vous écrivez pour
ce qui est des lettres. (Deux courts paragraphes sont généralement acceptés.) Vous devez également signer la lettre
et indiquer votre nom ainsi que votre adresse et numéro de téléphone.
• Si votre lettre n'est pas publiée, une autre traitant du
même sujet le sera peut-être.
• Si votre lettre n'est pas publiée dans la semaine ou les
deux semaines suivantes, communiquez avec la rédaction du journal.
• Un nombre grandissant de journaux télévisés (CFCF12, 5 sur
5) sollicitent également des lettres de leur auditoire. Répondez aux questions. N'oubliez pas ces réseaux.
• Veuillez envoyer copie de votre lettre (qu'elle ait été publiée
ou non) au CJC ou au CIC.
Défier les émissions interactives (TV ou Radio)
1. Écoutez-les. Vous pourriez entendre des choses qui vous déplaisent, mais
quelqu'un doit bien le faire.
2. Enregistrez-les. Parfois l'auditeur fidèle d'un(e) animateur(trice) d'une émission
est le seul à saisir les choses les plus choquantes qu'il ou qu'elle a dites. Vous devrez être en mesure de révéler
ce qui a été dit avec exactitude. Enregistrez l'émission si possible.
3. Dressez la liste des propos les plus condamnables. Écrivez-les si vous le pouvez. Il est moins
coûteux et plus facile de distribuer des écrits que des cassettes vidéo. Avoir une page entière de citations incite
à agir rapidement. Une cassette des pires « énormités» peut également s'avérer utile.
4. Informez autour de vous ceux qui se préparent
à agir. Si vous avez un groupe de personnes intéressées, vous pourriez créer une chaîne de courriels,
de numéros de téléphone et de fax. Contactez-nous au CJC ou au CIC pour nous faire part de votre initiative.
5. Appelez l'émission. Appelez la ligne interactive durant l'émission et contestez
les propos des invités directement. Il suffit généralement de peu pour démontrer l'absurdité de certains propos
fanatiques.
6. Écrivez des lettres aux gérants ou propriétaires des stations.
Si l'animateur n'est
pas sensible aux critiques, ceux qui dirigent la station se doivent de connaître le caractère offensant du programme. Le
fanatisme sous toutes ses formes croît quand il n'est pas dénoncé. Engagez-vous à le combattre pour que les voix
de la tolérance soient entendues.
Extrait de : DÉTRUIRE LES MYTHES – MIEUX COMPRENDRE GUIDE D’ACTION DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE MONTRÉAL